La veilleuse qui tricote serré (finalistes)
Proposition finaliste pour l'œuvre d'art public du Centre mère-enfant et de l’urgence de l’hôpital de Fleurimont dans le cadre de la Politique d'intégration des arts à l'architecture et à l'environnement du Québec.
Description tirée d'extraits du texte de présentation:
Inspirations
En allant visiter le site de l’hôpital, nous avons particulièrement apprécié notre promenade dans les sentiers de la santé aménagés à quelques pas du site d’accueil futur de l’œuvre. Nous y avons découvert une nature belle et vivante ainsi qu’un refuge bienveillant au tumulte de la construction qui s’active autour de l’hôpital. Nous y avons également rencontré des caps rocheux sur lesquels poussent des mousses de toutes sortes. Nous avons eu envie ainsi de travailler avec une pierre typique de l’Estrie. Il est vrai que pour cette proposition nous avons emprunté un chemin quelque peu différent. Nous ne nous sommes pas inspirés directement de la petite histoire du milieu d’intégration, en tant que tel, mais plus par son contexte. Effectivement, les choix de mots clefs du comité dans le compte-rendu nous ont menés vers un incontournable de la culture populaire. Rassurante, chaleureuse et qui active les sourires et la réminiscence : les pantoufles en phentex, le modèle en épi de maïs, bien sûr! Un plaisir coupable (ou pas) du confort dans toute sa québécitude (une fibre inventée au Québec!).
[voir la suite du texte sous les images]
Suite...
Notre proposition artistique protéiforme est conceptualisée sous l’idée du lieu de rassemblement et du rendez-vous : un point de repère sculptural et fonctionnel. Nous avons choisi de faire dialoguer quelques éléments entre eux et avec leur environnement. La première fois que nous nous sommes rendu dans les Cantons de l’Est, nous avons été surpris par la couleur verdâtre de la chaussée… Et bien ! c’est une pierre similaire qui sera employée ici : l’ardoise verte. Sept gros blocs taillés forment la base monolithique et monumentale d’une formation géologique inventée avec une mousse et des lichens imaginaires qui semblent pousser sur ses deux pointes. L’ensemble irradie d’une énergie joviale et douce.
La silhouette générale renvoie subtilement aux Appalaches, mais plus pointu, et ses couleurs s’apparentant non seulement aux pantoufles, mais aussi à certains interlits géologiques se retrouvant dans l’ardoise de l’Estrie (formation de Saint-Daniel). La finesse du motif tricoté qui se répète à son sommet contraste avec la matérialité de sa base.
Le soir, les interstices laissent passer une lumière chaleureuse qui agit comme une veilleuse (phare doux et gardienne). De jour, l’effet de transparence des ouvertures dynamise, voire, font presque même bouger les facettes de la pointe par un effet d’optique. Le dynamisme des obliques de la partie haute de la nouvelle construction est repris aussi dans la pente du rocher et accentuée par la position d’implantation en oblique. Le motif de tricot en épi de maïs se retrouve également gravé sur le pourtour de la base. Celle-ci, sur laquelle on peut d’ailleurs s’asseoir, porte une paire de pantoufles dorées déposée sur son rebord. Leur couleur juxtaposée au vert de l’ardoise n’est pas sans rappeler les couleurs de l’Université (vert et or).
Intégration sociale
En collaboration avec le CHUS, nous proposons de développer des actions d’intégration sociale de l’œuvre. Nous proposons entre autres d’offrir une partie de nos droits d’auteur à des artisanes locales qui fabriqueront près d’une centaine de paires de pantoufles en phentex (modèle en épi de maïs). Celles-ci seront offertes gracieusement aux jeunes patients désireux de se réchauffer les pieds et le cœur, jusqu’à épuisement des stocks. Pour l’inauguration, nous proposons de faire une « tournée » des départements les plus près de l’œuvre pour raconter sa création et ses inspirations : sentier, nature, roche verte, pantoufles grand-mère, etc. Le but est de créer une œuvre in socius à partir de l’imaginaire collectif des gens qui rendent l’hôpital vivant!