La pantoufline et le tricoteau (finalistes)
Proposition finaliste pour l'œuvre d'art public de la Maison des aînés et maison alternative de Salaberry-de-Valleyfield dans le cadre de la Politique d'intégration des arts à l'architecture et à l'environnement du Québec.
28 mai 2021: invitation
22 avril 2022: présentation de la maquette
Soutien pour la fabrication et la présentation des maquettes: Danielle Boudrias, les Gingras, Annie Lalonde, Robert et Reine Levert et Sophie Forcier
Description tirée d'extraits du texte de présentation:
[...] L’hydrographie est véritablement au cœur de son histoire et de son quotidien avec le lac Saint-François, le fleuve Saint-Laurent, tous les canaux anciens et nouveaux et beaucoup plus encore. Cet univers fluvial et lacustre nous a portés à vouloir instaurer ce dialogue important entre nature et culture dans notre proposition. La volonté louable de vouloir accorder une grande place à la végétation dans les cours intérieures et leurs alentours a pris aussi toute son importance. Nous nous sommes entre autres intéressés à la belle sélection de plantes et d’arbres qui sera parsemée dans les cours.
Finalement, le liant du projet se trouve dans ce désir de réconfort et de douceur pour ce milieu de vie. Sans vouloir tomber dans les clichés, c’est l’idée du tricot qui pour nous gagne la palme d’or dans ce domaine. Par sa fibre, ses motifs et les sentiments « moelleux » qu’il procure. Nous nous sommes ainsi inspirés de la petite histoire du milieu d’intégration, mais également des mots clefs choisis par le comité, qui sont déjà des mots clefs de notre processus créatif habituel.
[voir la suite du texte sous les images]
Suite...
Du côté nord, nous avons ce grand « cocon ouaté », dans lequel on voudrait bien pouvoir se blottir. Le laridé sur sa couronne, le choix de couleur et le motif répété sur le socle dirigent tous vers les influences aquatiques décrites ci-haut… Cet amas cotonneux aux couleurs entrelacées en va même jusqu’à être une espèce de réinterprétation du logo de la ville. Cette partie centrale est un agrandissement d’une pièce tricoté qui a été torsadé, elle en devient autre chose, comme si elle était hors du temps, imaginaire, tout en étant très familière. Ce sentiment est tout particulièrement vrai lorsqu’on s’en approche pour découvrir tous les détails de sa texture entremêlée de « fils » fait main. La finesse des traits qui compose le mouvement plus général des rangées tricotées se conjugue bien avec le motif plus schématique de son socle, les deux dans des mouvements en vague qui calme et apaise. Bien qu’il s’agisse du parc des mouettes dans lequel s’implante le projet, c’est ici un goéland à bec cerclé qui s’y réchauffe. Les deux sont très souvent confondus, mais c’est bel et bien lui qui en fait son terrain de jeu parfois.
Ce même élan torsadé est également présent dans la cour sud, mais cette fois-ci c’est le tricot en « épi de maïs » qui est schématisé. La sphère peut ainsi rappelé une balle de laine traversée par son aiguille tout autant qu’une espèce florale fantaisiste aux dimensions fabuleuses ou tout autres interprétations proposées par ceux qui voudront se prêter à l’exercice.
Les couleurs dans ce cas-ci ne s’harmonisent pas tant avec celle du bâtiment, comme pour les nuances de bleus à l’intérieur et des briques blanches de l’extérieure pour la sculpture dans la cour opposée, mais elles s’harmonisent plutôt avec plusieurs fleurs qui pousseront chaque année. Les couleurs sont plus vives, mais restent tendres. Le dégradé de verts sur le mât agit ici aussi en tant que tige. Sa hauteur quant à elle, permet de prendre sa place parmi les amélanchiers et le sapin baumier dans le centre de ces 3 étages imposants. Cette échelle permet aussi une visibilité d’à peu près tous les points de vue des balcons et des fenêtres. Ce jeu d’échelle est toujours très important pour nous. Marqué par un visuel de loin et intrigué par des détails subtils de plus près.