2023 > Ramailler les souvenirs (finalistes)

Proposition finaliste pour l'œuvre d'art public pour le CHSLD de Magog dans le cadre de la Politique d'intégration des arts à l'architecture et à l'environnement du Québec.

21 juillet 2022: invitation
23 mai 2023: présentation de la maquette

Description tirée d'extraits du texte de présentation:

Prémisses de l’œuvre : notre récolte

[...] nous nous sommes mis à l’ouvrage entre autres en discutant avec M. Serge Gaudreau, historien spécialiste de Magog. La section histoire du site Web de la ville ainsi que le site Web de la Société d’histoire de Magog ont également été des ressources précieuses pour retrouver des photos et articles pertinents. Nous avons vite compris que la rivière Magog et le lac Memphrémagog sont au cœur de son histoire et son quotidien. Que ce soit pour le développement des industries avec le premier moulin à carder et à tisser la laine, la fabrique d’allumettes, la coupe et le flottage du bois ou encore l’usine de textile (activé par force hydrique puis hydroélectrique) aussi bien que le développement récréotouristique avec les croisières en bateau à vapeur, la cryptodracontologie et son monstre Memphré , les sports aquatiques, les embarcations de plaisance et plus encore. La Magog Textile & Print Company était la première usine à imprimer sur coton au Canada. Les propriétaires et le nom changeront à quelque reprise au cours des années (Hochelaga Cotton Co, Dominion Coton Mills et Dominion Textile), mais il n’en reste pas moins que c’est la «Textile» qui a été la principale raison du développement démographique au départ. Nous avons par ailleurs eu l’occasion de nous entretenir un instant avec M. Maurice Langlois, qui possède quelques artéfacts imprimés par l’usine locale (1923, 1924, 1925 et 1935).

[voir la suite du texte sous les images]

Finalement, le liant du projet se trouve dans ce désir de bien-être et de apaisement pour ce milieu de vie. Sans vouloir tomber dans les clichés, l’idée du tricot nous est rapidement venue à l’esprit. Par sa fibre, ses motifs et les sentiments « moelleux » qu’il procure. Nous nous sommes ainsi inspirés de la petite histoire du milieu d’intégration, mais également de certains mots clefs choisis par le comité : bienveillance, empathie, dimensions humaines, etc.

[...]

Description de l’œuvre
Notre proposition artistique protéiforme est conceptualisée sous l’angle du repère sculptural. Nous avons choisi de faire dialoguer quelques éléments entre eux et surtout avec leur environnement. La partie centrale en décaèdre sphérique est un agrandissement et une schématisation d’une pièce tricotée en « épi de maïs » qui a été torsadée, elle en devient autre chose, comme si elle était hors du temps, imaginaire, tout en étant très familière. Ce sentiment est tout particulièrement vrai lorsqu’on s’en approche pour découvrir tous les détails de ses textures, dans des mouvements qui calment et apaisent. La finesse des traits qui compose la sinuosité plus générale des rangées tricotées se conjugue en contraste avec le motif plus angulaire sur le mât. La sphère peut ainsi rappeler une balle de laine traversée par son aiguille tout autant qu’un mât de bateau fantaisiste arborant un phénomène météorologique rare comme le feu de Saint-Elme ou la foudre en boule, par ses couleurs et sa forme (ces phénomènes météorologiques étaient de bon augure pour les navigateurs). Son drapeau aux couleurs du coucher de soleil accentue quant à lui le renvoi à l’idée d’embarcation.

La corde qu’on aperçoit sous la boule est comme un fil qui se dégage de la pelote de laine et qui s’enroule autour du mât. Les couleurs de la sphère sont en contraste avec la brique du bâtiment tandis que le drapeau en est en quelque sorte une continuité. La chromatique est vive, mais reste tendre. Les losanges grimpants sur le mât, en ton sur ton, sont un rappel des armoiries, qui utilise ce symbole pour rappeler l’industrie du textile (la trame du tissu) : « La bordure fuselée représente l’industrie textile et la place importante qu’elle a occupée pendant de nombreuses années ainsi que la prospérité qu’elle a apportée à la ville de Magog. » (extrait du site Web de la ville) La hauteur de l’œuvre quant à elle, joue avec l’idée d’une présence qui veille sur les gens qui côtoient le jardin. Sa hauteur lui permet aussi de prendre sa place parmi l’aménagement de la cour et au côté des nombreux étages du bâtiment. Cette échelle permet aussi une visibilité des balcons et des fenêtres. Il est même possible de l’apercevoir de la route principale en montant le viaduc en direction ouest. Ce jeu d’échelle est toujours très important pour nous. Marquer les regards de loin et intriguer par des détails subtils de plus près. À proximité, nous proposons de garder des arbustes au pourtour, mais d’enlever la main-courante pour dégager entièrement l’œuvre.