2021 > T'as pas les deux pieds dans même bottine!

Proposition finaliste pour l'œuvre d'art public du Parc du centre multifonctionnel à Carignan dans le cadre de la Politique d'intégration des arts à l'architecture et à l'environnement du Québec.

Description tirée d'extraits du texte de présentation:

Inspirations
Il y a donc cette carrière qui n’est plus en activité. Celle-ci a été lancée au milieu des années 60 sur un terrain qui était occupé par l’ancien Village historique de Saint-Jacques-de-Chambly. Un village fictif avec des maisons centenaires reconstruites, dont la Maison Lacroix provenant du quartier du Faubourg à M’lasse. L’entreprise aux consonances de valorisation historique n’a pas fait long feu, elle aura duré environ de 1960 à 1965. C’est donc un gisement de pierres de schiste qui était exploité à cet endroit pendant plusieurs décennies. Cette pierre a comme particularité d’être très friable. Lorsqu’elle a cessé d’être en norme en matière de construction, les excavations ont laissées de profond « cratères », deux grandes bouches béantes qui sont aujourd’hui remplies d’eau. D’ailleurs, Carignan ne manque pas d’eau sur son territoire : bordée par le Richelieu, traversée par la rivière L’Acadie et le Canal de Chambly, incluant également les chenaux des îles et de nombreux petits cours d’eau, fort utile entre autres pour les champs à cultiver. La ville est fier de son environnement et à même adopté « Connectée de nature » comme devise. Le nouveau contexte culturel extérieur qui sera aménagé a aussi trouvé sa place dans nos réflexions, avec les différents sports qui y seront pratiqués. Sans oublier le foyer qui accueillera avec l’œuvre les gens dans ce nouveau lieu de rencontre.

[voir la suite du texte sous les images]

Suite...

Les rochers taillés de manière angulaire et leurs strates bleues contrastantes évoquent une formation géologique improbable surgissant du sol. Leur disposition est en rappel subtil des rochers qu’on peut encore apercevoir ans les champs de la ville et sur les murs des maisons centenaires en pierres des champs. Les nôtres sont par contre anthracites comme si elles sortaient de la carrière voisine. La couleur des sillons tracés à la main, permet de révéler autant au regard qu’au toucher des sinuosités rappelant les cours d’eau de Carignan. Le rocher le plus imposant est surmonté de tiges avec de drôle de « châpeaux-souliers » à chaque extrémité. Leur dégradé de couleurs est sur la même longueur d’onde que le feu au centre du foyer et aussi avec le cornouiller (cornus sanguinea ou cornus stolonifera) aux couleurs particulièrement impressionnantes en hiver, qui siège à l’autre extrémité du « triangle d’accueil ».

Les plus petits rochers peuvent quant à eux servir d’assises dans un contexte chaleureux tout autour du foyer. Le lieu ainsi créé est non seulement convivial, mais aussi ludique avec des semblants de jambes qui pirouettent au dessus de la tête des visiteurs. Effectivement, les paires de souliers et leurs chaussettes ne sont pas sans rappeler les acrobaties des usagers les plus téméraires de « pump tracks ». Les jambes semblent également suivre un mouvement de rotation et de va-et-vient, semblable au coureurs à roulettes d’à côté. Par ailleurs, les angles suggérés par les tuyaux montants ne sont pas par hasard un lien formel avec certains meneaux des murs rideaux des bâtiments adjacents.

En collaboration avec la ville, nous proposons de partir à la recherche de paires de chaussures et de chaussettes avec une histoire. À travers cette invitation cocasse lancée aux citoyens, les « heureuses élues » seront immortalisées dans cette œuvre pour les Carignois·es. Les couleurs des patines du bronze pourront même s’inspirer des souliers recueillis.